Contexte

La prévalence du VIH est élevée parmi les jeunes d'Afrique du Sud. Selon les modèles de comportement de santé, le niveau de risque perçu en ce qui concerne l'infection à VIH serait associé au niveau de comportement à risques. La recherche relative aux facteurs associés au risque perçu et au rapport entre le risque perçu et les comportements à risques est cependant limitée en Afrique subsaharienne.

Méthodes

Les données longitudinales recueillies en 2002 et 2005 auprès de 3.017 jeunes noirs, métis et blancs de Cape Town, en Afrique du Sud, ont été analysées par régression multi- variable afin de déterminer l'existence ou non d'un rapport réciproque entre l'expérience sexuelle et le risque perçu de contraction du VIH. Les variables indépendantes de l'enquête de 2002 ont servi à prédire celles dépendantes de la version 2005.

Résultats

La plupart des jeunes (82% des hommes et 83% des femmes) estimaient courir un risque tout au plus minime de contraction du VIH en 2005. Un rapport réciproque, dans lequel un plus grand risque perçu était associé à un accès différé à la sexualité active (rapport de probabilitiés, 0,8) et l'expérience sexuelle était associée à un plus grand risque perçu (1,4), a été observé chez les jeunes femmes, mais pas chez leurs homologues masculins. La connaissance d'une personne morte du sida s'est révélée associée à l'experience sexuel et à un haut risque perçu de contraction du VIH parmi les filles (1.7 et 1.3, respectivement). Les associations entre la race et le risque perçu varient en fonction du sexe.

Conclusions

Les programmes d'information et de prévention du VIH/sida doivent envisager avec plus d'attention l'intersection éventuelle entre le sexe et la race dans les perceptions du risque et les comportements à risques. Ces programmes doivent en outre tenir compte des rapports réciproques possibles entre les comportements à risques et les perceptions du risque.