Pratique contraceptive au Bénin

Reproductive rights are under attack. Will you help us fight back with facts?

• Le gouvernement du Bénin préconise la planification familiale dans son plan sanitaire national. Le pays vise un objectif d’accroissement de la pratique contraceptive moderne parmi les femmes de 15 à 49 ans et entend la faire passer de 9% en 2013 à 20% d’ici 2018. En 2012, moins d’une femme mariée sur 10 en âge de procréer pratique une méthode contraceptive moderne, en dépit du fait que près de la moitié ne désire pas avoir d’enfant dans un avenir proche.

• Les Béninoises ont en moyenne 4,9 enfants, soit un de plus environ qu’elles ne disent en désirer.

• Aider les femmes à éviter les grossesses non planifiées mènerait à de moindres taux de mortalité maternelle et infantile, améliorerait le bien-être familial et accélérerait le développement économique et social.

LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE MODERNE EST FAIBLE

• Quatorze pour cent seulement des femmes de 15 à 49 ans pratiquent une méthode contraceptive traditionnelle ou moderne. Neuf pour cent pratiquent une méthode moderne, soit seulement deux points de pourcentage de plus qu’en 2006.

• Parmi les femmes mariées, 13% pratiquent une méthode contraceptive et 7%, une méthode moderne. Les utilisatrices des méthodes modernes utilisent, pour la majorité, le contraceptif injectable (27%), le préservatif masculin (25%) ou la pilule (18%).

• La pratique contraceptive est beaucoup plus élevée parmi les femmes célibataires sexuellement actives : 32% utilisent une méthode contraceptive et 23%, une méthode moderne. Cette méthode moderne est, en grande majorité, le préservatif masculin (64%).

• Au Bénin, toutes les structures de santé du secteur public doivent proposer des services de planification familiale dans le cadre de leur offre minimale de services. Ces services ne sont malheureusement pas toujours disponibles, en particulier dans les milieux ruraux et difficiles d’accès. Lorsqu’ils le sont, les problèmes d’épuisement de stocks et de pénurie de personnel qualifié sont fréquents et limitent la gamme de méthodes proposée aux femmes.

LE BESOIN DE CONTRACEPTION NON SATISFAIT EST GRAND

• Plus de 47% des femmes mariées déclarent ne pas désirer de grossesse dans les deux prochaines années ou plus du tout.

• Sur l’ensemble des femmes mariées, 33% ne désirent pas de grossesse mais ne pratiquent aucune méthode contraceptive. Ces femmes sont décrites comme ayant un besoin non satisfait de contraception.

• Ce besoin est supérieur encore parmi les femmes célibataires sexuellement actives : la moitié de celles qui désirent éviter une grossesse ne pratiquent pas de méthode contraceptive.

• Conséquence de ce besoin de contraception non satisfait particulièrement élevé, la maternité non planifiée est assez fréquente : elle représente 19% des naissances entre 2007 et 2012.

RAISONS POUR LESQUELLES LES FEMMES NE PRATIQUENT PAS LA CONTRACEPTION

• Parmi les femmes mariées qui désirent éviter une grossesse, les raisons de l’absence contraceptive les plus souvent invoquées sont la peur des effets secondaires et les préoccupations de santé (22%) et l’opposition du partenaire ou de la femme elle-même (22%).

• Parmi les femmes mariées invoquant l’opposition, une plus grande proportion déclare l’opposition du mari plutôt que la leur.

• Seize pour cent des femmes mariées présentant un besoin non satisfait disent ne pas pratiquer de méthode pour cause de rapports sexuels rares ou nuls et 17% invoquent l’aménorrhée post-partum ou l’allaitement. Certaines de ces femmes sous-estiment peut-être leur risque de grossesse.

• Dix pour cent des femmes mariées présentant un besoin non satisfait invoquent des raisons de coût et 7% seulement, d’accès. Le Bénin n’en affiche pas moins l’une des plus grandes proportions mondiales de femmes mariées invoquant le coût et l’accès comme raisons d’absence contraceptive.

• Parmi les femmes célibataires jamais mariées qui présentent un besoin non satisfait, 42% invoquent leur célibat comme raison d’absence contraceptive, signe probable de l’opprobre social jeté sur les femmes célibataires sexuellement actives ou qui pratiquent la contraception. Les autres raisons invoquées parmi ces femmes sont les rapports sexuels rares (21%), la peur d’effets secondaires et les préoccupations de santé (17%) et l’opposition (11%). Un total de 5% invoque le manque d’accès ou le coût.


LA PLANIFICATION FAMILIALE EST RAREMENT DISCUTÉE

• Malgré l’exposition reconnue de la majorité des femmes aux messages médiatiques ou autres de planification familiale, 14% seulement déclarent en avoir parlé avec quelqu’un durant les mois précédant l’enquête, une baisse par rapport à 18% en 2006.

• De celles qui disent en avoir parlé, moins du quart l’ont discutée avec leur conjoint ou partenaire, une baisse nette par rapport à près de la moitié en 2006.

• Cette rareté de la discussion de la planification familiale laisse entendre qu’il ne s’agit pas d’un sujet socialement acceptable.

LES FEMMES DOIVENT ÊTRE MIEUX INFORMÉES SUR LA CONTRACEPTION

• L’accès à une gamme de méthodes contraceptives et au conseil contraceptif aiderait les femmes à prendre leur décision en connaissance de cause concernant les méthodes les mieux adaptées à leurs circonstances et à leurs besoins.

• Lors du conseil contraceptif, les prestataires doivent informer les femmes des avantages et des inconvénients des différentes méthodes, ainsi que de leurs effets secondaires potentiels et de la façon de les gérer. Les femmes doivent aussi pouvoir changer de méthode quand elles le désirent.

• Les femmes qui viennent d’accoucher ou qui n’ont pas de rapports sexuels fréquents doivent être mieux informées sur le risque de grossesse qu’elles courent et sur les méthodes qui pourraient leur convenir.

LEVER LES AUTRES OBSTACLES À LA PRATIQUE CONTRACEPTIVE

• Malgré les efforts nationaux de promotion de la planification familiale, il existe toujours un besoin de sensibilisation accrue aux méthodes de planification familiale et aux endroits où elle peut être obtenue.

• Les médias peuvent atteindre efficacement une grande proportion de la population. L’accès aux populations plus pauvres et isolées exigera cependant l’élargissement des campagnes de sensibilisation efficaces. Les cliniques mobiles et les programmes faisant appel aux agents de santé communautaire offrent des approches communautaires prometteuses.

• Étant donné l’importance de l’approbation masculine de la pratique contraceptive, de plus grands efforts doivent être déployés pour atteindre les hommes et encourager la discussion de la planification familiale dans les couples.

• Compte tenu du rôle important de la religion au Bénin, il est stratégiquement important d’informer les chefs religieux sur les avantages de la planification familiale et de solliciter leur soutien afin d’amoindrir les obstacles sociaux et culturels à la contraception.

CRÉDITS

Les données présentées ici sont extraites de Chae S, Woog V, Zinsou C et Wilson M, Obstacles à la pratique contraceptive des femmes au Bénin, En Bref, New York : Guttmacher Institute, 2015, et de Institut National de la Statistique et de l’Analyse Économique (INSAE) et ICF International, Enquête Démographique et de Santé du Bénin 2011-12, Cotonou, Bénin : INSAE ; et Calverton, MD, États-Unis : ICF International, 2013.

Cette publication a bénéficié d’une sous-subvention de Population Services International en vertu du fonds Choix et Opportunités du ministère néerlandais des Affaires étrangères.

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