Rassemblement d’experts à l’occasion de la Conférence régionale africaine sur l’avortement : de la recherche à la politique

Œuvrer à transformer les résultats de la recherche en actions afin d’éradiquer l’avortement non médicalisé à l’échelle de l’Afrique

La Conférence régionale africaine sur l’avortement : de la recherche à la politique est organisée à Addis-Abeba, en Éthiopie, du mardi 29 novembre au vendredi 2 décembre 2016. Cette conférence s’appuie sur les efforts déployés depuis une décennie en Afrique sub-saharienne pour allier la recherche et l’action.

Cet événement, qui se déroulera sur trois jours, rassemblera 250 chercheurs, décideurs, acteurs de plaidoyer, prestataires de soins de santé, jeunes, journalistes et donateurs. Toutes et tous sont actifs dans le domaine de la réduction des conséquences néfastes de l’avortement non médicalisé sur les Africaines, et particulièrement les jeunes femmes et les adolescentes, ainsi que sur leurs familles et la société dans son ensemble.

Il est estimé que 56 millions d’avortements sont pratiqués chaque année dans le monde entier. La proportion d’avortements non médicalisés réalisés dans des conditions périlleuses n’est actuellement pas connue. Les complications faisant suite à de tels avortements sont cependant courantes dans les régions en développement, où l’accès à l’intervention est souvent très restrictif. En Afrique, plus de huit millions d’avortements sont pratiqués chaque année, dont un grand nombre dans des conditions non médicalisées. Chaque année, près d’1,6 million de femmes dans la région reçoivent un traitement pour des complications d’avortement non médicalisé, et de nombreuses autres ont des complications mais ne reçoivent pas le traitement dont elles ont besoin. D’après les estimations les plus récentes, au moins 9% des décès maternels annuels en Afrique sont imputables à l’avortement non médicalisé.

Et il est estimé que 90% des Africaines en âge de procréer vivent dans un pays dont les lois relatives à l’avortement sont restrictives. Mais même dans les pays où la loi permet l’avortement dans certaines circonstances, les processus nécessaires à l’obtention d’une intervention sans risque et légale sont si complexes que peu de femmes y accèdent réellement.

Les avortements non médicalisés sont un très gros problème de santé publique, non seulement dans les pays où l’accès à un avortement médicalisé est très restrictif, mais également lorsqu’il est autorisé. La Conférence régionale africaine sur l’avortement sera l’occasion de mettre en avant les conclusions d’études et de recherches et de souligner leur apport à la modification des politiques et des pratiques, et de rappeler les améliorations réalisées au niveau des politiques et programmes relatifs à l’avortement au cours de la dernière décennie.

La Conférence régionale africaine sur l’avortement commémore également les dix années qui se sont écoulées depuis que l’Éthiopie a légiféré en faveur de la décriminalisation de l’avortement et ouvert la voie à un programme national d’avortement sans risque dans de nombreuses circonstances.

En 2005, le Parlement éthiopien promulguait l’une des lois sur l’avortement les plus progressives d’Afrique. Un an plus tard, le ministre éthiopien de la Santé publiait des directives pour les services d’avortement sans risque, réalisant ainsi d’importantes avancées dans la révision de la loi du pays sur l’avortement.

Les organisateurs espèrent que cette importante réunion permettra de bâtir sur les acquis du passé et de continuer à progresser. Nous savons que les plus de 200 personnes participant à cette conférence, ainsi que leurs organisations et partenaires, continueront à rassembler les éléments probants en faveur de l’éradication de l’avortement non médicalisé dans l’Afrique toute entière.

La Conférence régionale africaine sur l’avortement est organisée par le Guttmacher Institute, l’African Population and Health Research Center et Ipas