Vue d’ensemble: Investir dans la contraception et la santé maternelle et néonatale dans les pays membres du Partenariat de Ouagadougou

Une nouvelle analyse du Guttmacher Institute, publiée ce jour en français et en anglais, fournit les estimations 2018 du besoin de services contraceptifs et de soins de santé maternelle et néonatale chez les femmes des neuf pays de l’Afrique de l’Ouest francophone qui composent le Partenariat de Ouagadougou. L’analyse donne également des estimations d’écarts considérables existant entre les services disponibles et les coûts et avantages de répondre pleinement à ce besoin. Ces données ont pour objectif de contribuer à informer les investissements dans les soins de santé dans ces neuf pays, ainsi que ceux de leurs partenaires financiers. Les données démontrent que l’investissement combiné dans les services de contraception et les soins de santé maternelle et néonatale, plutôt que dans l’un de ces deux domaines uniquement, aurait un plus grand impact en termes d’amélioration de la santé des femmes et de leur famille.

Le Partenariat de Ouagadougou a été créé en 2011 par les gouvernements du Bénin, du Burkina Faso, de la Côte d’Ivoire, de la Guinée, du Mali, de la Mauritanie, du Niger, du Sénégal et du Togo afin de répondre au besoin de contraception moderne dans ces pays. Ensemble, ils visent à augmenter de 2,2 millions le nombre de femmes choisissant d’adopter un contraceptif moderne entre 2015 et 2020.

Le Partenariat de Ouagadougou est en très bonne voie d’atteindre son objectif en 2020. Entre 2015 et 2018, le nombre de femmes pratiquant la contraception moderne a augmenté de 1,4 million, pour atteindre 5,8 millions. Il faut que 817 000 autres femmes décident d’adopter un contraceptif moderne pour que l’objectif des 2,2 millions d’utilisatrices supplémentaires soit atteint d’ici à 2020.

Cet objectif de 817 000 femmes est du domaine du possible. Les auteurs ont déterminé que la prestation pour la couverture de l’ensemble des utilisatrices actuelles de la contraception moderne et pour celle des utilisatrices supplémentaires coûteraient 58 millions US$ par an, soit un montant annuel de 0,41 US$ par femme.

Selon les chercheurs, lorsque le Partenariat de Ouagadougou aura atteint cet objectif, au moins huit millions de femmes dans les neufs pays membres continueront néanmoins d’avoir un besoin non satisfait de contraception moderne, car elles ne souhaiteront pas avoir d’enfant dans les deux années suivantes mais ne pratiqueront pas la contraception moderne. De plus, en 2018, on estime à 27 600 le nombre de femmes décédées des suites de complications d’une grossesse et à 165 000 celui de nourrissons décédés durant le premier mois de la vie. Avec les soins de santé maternelle et néonatale adéquats, beaucoup de ces décès auraient pu être évités.

Les auteurs ont découvert qu’un investissement de 16,94 US$ par personne et par an permettrait d’assurer la pleine satisfaction du besoin non satisfait de contraception moderne. Toutes les femmes et tous les nouveau-nés des pays concernés recevraient, de même, des soins maternels et néonatals. Le coût de la prévention d’une grossesse non planifiée par la pratique contraceptive moderne est grandement inférieur à celui de la prestation de soins pour une grossesse non planifiée. Ainsi, pour chaque dollar supplémentaire consenti aux services de contraception, le coût des soins associés à la grossesse diminuerait de 1,28 US$.

Ces nouvelles données probantes viennent fortement souligner l’intérêt d’un investissement simultané dans les services de contraception et les soins de santé maternelle et néonatale. La pleine satisfaction de ces besoins permettrait à davantage de femmes et de couples de décider si et quand avoir des enfants, d’accoucher sans risques et d’avoir des nouveau-nés en bonne santé.