Les prestataires tanzaniens limitent-ils inutilement l’accès à la contraception?

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Abstract / Summary
Contexte

Même en présence de services de planning familial physiquement accessibles et d'obstacles économiques rares, les obstacles médicaux aux prestations contraceptives--sur-spécialisation, restrictions d'admissibilité, obstacles de procédure et parti pris du prestataire, par exemple--peuvent limiter le recours des femmes aux services.

Méthodes: Les données de l'enquête sur la disponibilité de services (Service Availability Survey) menée en Tanzanie en 1996 servent à l'analyse de la prévalence des barrières médicales par type de prestataire, type d'organisme et emplacement urbain ou rural.

Résultats: Des proportions relativement élevées de prestataires limitent l'admissibilité en fonction de l'âge, surtout en ce qui concerne les contraceptifs oraux, méthode la plus largement pratiquée parmi les Tanzaniennes. Entre 79% et 81% des aides médicales, accoucheuses formées, aides à la santé de la mère et de l'enfant et des effectifs auxiliaires (types de prestataires de planning familial les plus courants en Tanzanie rurale) soumettent la pilule à des restrictions d'âge. De tous les prestataires, 10% à 13% ont déclaré qu'il existait au moins une méthode moderne qu'ils ne recommanderaient jamais, tandis que 13% disaient renvoyer une cliente chez elle jusqu'à ses règles suivantes, imposant ainsi un obstacle de procédure inapproprié à la prestation de la plupart des méthodes hormonales. Dans l'ensemble, ces restrictions limitent sérieusement l'accès de certains groupes de femmes à la contraception. Par exemple, les jeunes femmes célibataires non réglées au moment de leur visite se sont avérées rencontrer au moins une barrière ou un obstacle de procédure dans plus de 70% des centres de prestations urbains et dans 80% des centres ruraux.

Conclusions: Si les visites de formation et de contrôle mettaient davantage l'accent sur l'observation des directives et normes de prestation du programme national tanzanien de planning familial, les restrictions inutiles des prestataires à la pratique contraceptive pourraîent être réduites et, en fin de compte, éliminées.