Coûts et avantages d’investir dans les services de contraception dans le monde en développement

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Pourquoi l’utilisation des contraceptifs revêt un

• L’utilisation des contraceptifs comporte des avantages substantiels sur le plan de la santé. Les contraceptifs préviennent les grossesses non planifiées, réduisent le nombre d’avortements et abaissent l’incidence des cas de mortalité et d’invalidité liés aux complications de la grossesse et de l’accouchement.

• Les avantages à long terme vont d’une éducation plus complète pour les femmes et d’une meilleure santé infantile à l’accroissement de l’épargne familiale et au renforcement des économies nationales.

• Une utilisation accrue des contraceptifs et un moindre besoin non satisfait de contraception sont essentiels pour atteindre trois des Objectifs du Millénaire pour le développement des Nations Unies — améliorer la santé maternelle, réduire la mortalité infantile et combattre le VIH/sida — et contribuent directement ou indirectement à atteindre la totalité des huit objectifs.utilisation des contraceptifs modernes

• En 2012, environ 645 millions de femmes en âge de procréer (15-49 ans) dans le monde en développement utilisent des méthodes modernes de contraception — soit 42 millions de plus qu’en 2008. Environ la moitié de cette augmentation (52 %) est due à la croissance démographique et l’autre moitié (48 %) à une hausse de la proportion des femmes utilisant une méthode moderne de contraception.

• Dans le monde en développement, la proportion de femmes mariées utilisant des contraceptifs modernes — qui repré- sentent 92 % de toutes les utilisatrices de méthodes modernes — a à peine changé entre 2008 (56 %) et 2012 (57 %).

• Des hausses plus marquées dans les taux de prévalence d’utilisation de méthodes modernes chez les femmes mariées ont été enregistrées en Afrique de l’Est (de 20 % en 2008 à environ 27 % en 2012) et en Asie du Sud-Est (de 50 % à 56 % pendant la même période). La situation a à peine changé en Afrique de l’Ouest et en Afrique moyenne, régions où moins de 10 % des femmes mariées utilisent des contraceptifs modernes.

• En 2012, l’utilisation de contraceptifs modernes dans le monde en développement préviendra 218 millions de grossesses non planifiées, c’est-à-dire du même coup 55 millions de naissances non planifiées, 138 millions d’avortements (dont 40 millions pratiqués dans des conditions dangereuses), 25 millions de fausses couches et 118 000 décès maternels. Elle préviendra aussi environ 1,1 million de décès néonatals (survenus dans les 28 jours suivant la naissance) et 700 000 décès postnéonatals (survenus entre 28 jours après la naissance et l’âge d’un an).

Besoins non satisfaits DE MÉTHODes MODERNes

• Parmi les femmes en âge de procréer dans les pays en développement, 57 % (867 millions) ont un besoin de contraception parce qu’elles sont sexuellement actives et fertiles, mais ne veulent pas avoir un enfant dans les deux prochaines années.

• Sur ces 867 millions de femmes, 645 millions (74 %) utilisent des méthodes modernes de contraception. Les 222 autres millions (26 %) n’utilisent aucune méthode ou utilisent des méthodes traditionnelles (qui comportent un bien plus grand risque d’échec que les méthodes modernes), et elles ont donc un besoin non satisfait de méthodes modernes.

• Le besoin non satisfait de contraceptifs modernes chez les femmes qui veulent éviter une grossesse est beaucoup plus élevé dans certaines régions que dans d’autres. En Afrique de l’Ouest, en Afrique moyenne, en Afrique de l’Est et en Asie occidentale, la proportion de femmes ayant un besoin non satisfait de méthodes modernes va de 50 % à 81 %, contre 34 % en Asie du Sud et 22 % en Amérique latine et dans les Caraïbes.

• Le nombre de femmes dans le monde en développement qui ont un besoin non satisfait de contraception moderne a légèrement baissé entre 2008 et 2012, tombant de 226 millions* à 222 millions. Cependant, dans les 69 pays les plus pauvres — où vivent 73 % de toutes les femmes du monde en développement ayant des besoins de contraception non satisfaits —, leur nombre a augmenté, passant de 153 millions à 162 millions.

• Les raisons habituelles de non-utilisation de contraceptifs sont les suivantes: préoccupations d’ordre sanitaire et effets secondaires, sentiment de ne pas être en danger de tomber enceinte, opposition du partenaire ou d’autres personnes, connaissance insuffisante des méthodes et difficulté à obtenir des produits (à cause de facteurs tels que la distance, le coût, l’épuisement des stocks et des heures d’ouverture incommodes).

• Les femmes jeunes, sexuellement actives et qui n’ont jamais été mariées ont de bien plus grandes difficultés à obtenir des contraceptifs que les femmes mariées, en grande partie à cause de l’opprobre qui s’attache à l’activité sexuelle avant le mariage. Environ 44 % des femmes jamais mariées ayant besoin de contraception (dont la plupart sont jeunes) n’utilisent pas de méthodes modernes, contre 24 % des femmes mariées dans la même situation.

• En 2012, environ 80 millions de grossesses non planifiées surviendront dans le monde en développement à cause d’une utilisation inefficace des contraceptifs ou de leur non-utilisation chez les femmes qui ne souhaitent pas devenir enceintes tout de suite. Ces grossesses non planifiées aboutiront à 30 millions de naissances non planifiées, 40 millions d’avortements et 10 millions de fausses couches.

éviter des décès et améliorer la santé:

• En 2012, environ 291 000 femmes dans les pays en développement mourront de causes liées à la grossesse; 104 000 de ces grossesses auront été non planifiées.

• Si les besoins non satisfaits actuels étaient satisfaits, le nombre de grossesses non désirées diminuerait des deux tiers, tombant de 80 millions à 26 millions, ce qui permettrait d’éviter 26 millions d’avortements, 21 millions de naissances non planifiées, et 7 million de fausses couches.

• Satisfaire à l’ensemble des besoins non satisfaits de méthodes modernes de contraception réduirait de 79 000 le nombre des décès liés à la grossesse, dont 48 000 en Afrique subsaharienne.

• En 2012, près de 6 millions de nourrissons mourront dans le monde en développement — 3,1 millions dans la période néonatale et 2,5 millions dans la période postnéonatale. Une complète satisfaction des besoins actuellement non satisfaits de contraception préviendrait 600 000 décès néonatals et 500 000 décès postnéonatals.

• Permettre aux femmes de planifier leurs grossesses a aussi des effets salutaires sur la santé des enfants. Une étude récente a montré que si toutes les naissances étaient espacées de deux ans au moins, le nombre de décès chez les enfants de moins de 5 ans diminuerait de 13 %. Avec un écart de trois ans entre les naissances, le nombre de décès diminuerait de 25 %.

coût de la fourniture des services

• La fourniture de contraceptifs dans le monde en développement coûte actuellement 4,0 milliards de dollars par an.

• La fourniture complète de contraceptifs pour satisfaire à tous les besoins de méthodes modernes dans le monde en développement coûterait 8,1 milliards de dollars par an. De même que les coûts actuels, ces coûts additionnels seraient partagés entre les gouvernements nationaux, les organismes donateurs et les ménages.

• Mais l’investissement additionnel de 4,1 milliards de dollars pour les services de contraception modernes permettrait d’économiser approximativement 5,7 milliards de dollars en services de santé maternelle et néonatale.

recommandations

• De plus grands efforts sont nécessaires pour intégrer les services de planification familiale aux autres services de santé, garantir la fourniture continue d’un large éventail de méthodes, renforcer la capacité de prestation des services et améliorer la compétence des prestataires de dispenser des conseils, d’éduquer et de fournir les méthodes (notamment d’aider les femmes à changer de méthodes sur demande).

• Les gouvernements des pays en développement doivent donner priorité à la fourniture de services de contraception de haute qualité dans les allocations budgétaires et les politiques de santé, et les donateurs doivent accroître leur investissement dans la fourniture de services de contraception dans le monde en développement.

• Il faut élargir les activités et adopter des approches adaptées aux différentes cultures pour répondre aux besoins de contraception des femmes et des couples, en particulier de celles et ceux qui affrontent les plus grands obstacles s’agissant d’obtenir et d’utiliser efficacement des contraceptifs modernes: les individus pauvres, peu éduqués, non mariés, ou vivant dans des zones rurales ou périurbaines avec un faible accès aux services.

• Des interventions s’imposent pour faire face aux facteurs sociaux qui entravent l’utilisation des contraceptifs modernes. Ces obstacles sont notamment le peu de poids des femmes dans la prise de décisions au sein des familles, les divergences entre partenaires quant au nombre d’enfants souhaités, et l’opprobre qui s’attache aux femmes non mariées sexuellement actives et utilisant des services de contraception. Pour surmonter ces divers obstacles, il faut s’engager à des interventions à long terme, par exemple investir dans l’éducation sexuelle et dans des initiatives majeures d’éducation du public.

Les informations figurant dans la présente fiche d’information sont tirées du rapport suivant, qui contient des renseignements sur les sources de données et la méthodologie suivie dans l’évaluation: S. Singh et J. E. Darroch, Adding It Up: Costs and Benefits of Contraceptive Services—Estimates for 2012, New York: Guttmacher Institute et Fonds des Nations Unies pour la population (UNFPA), 2012. Traduction: UNFPA.