Études et analyses récentes, soumises à revue des pairs, sur la santé sexuelle et génésique, aujourd'hui disponibles en Français

POUR DIFFUSION IMMÉDIATE: Date : 15 juillet 2003

Dans «Limitation des naissances parmi les femmes d'Abidjan, en Côte d'Ivoire: contraception, avortement ou les deux?», Agnès Guillaume et Annabel Desgrées du Loù, de l'Institut de Recherche pour le Développement à Paris, examinent les méthodes d'espacement et de limitation des naissances pratiquées par les femmes dans un contexte où l'accès à la contraception est limité et l'avortement, illégal. Leurs observations révèlent que 40% des femmes d'Abidjan pratiquent la contraception seule, 30% ont recours à l'avortement en cas d'échec contraceptif, 3% dépendent de l'avortement seul, et 27% ne pratiquent aucune méthode. Le rapport entre avortement et contraception est complexe. Si les femmes recourent à l'avortement par manque d'accès à la contraception ou pour cause d'échec de leur méthode, les auteurs constatent qu'une proportion substantielle adopte la contraception pour la première fois après avoir subi un avortement.

Dans «Lorsque le client est un homme: le rapport client-prestataire du point de vue de la sexospécificité», Karin Ringheim, du Program for Appropriate Technology in Health, commente le rapport entre les prestataires de soins de santé génésique et leurs clients de sexe masculin. L'auteur conclut que les prestataires qui offrent leurs services à une clientèle masculine aussi bien que féminine doivent être sensibles à la question des rôles sexuels et éviter de négliger leurs patientes féminines en reconnaissant leurs propres tendances à accorder un traitement préférentiel aux hommes.

Trois articles sont du reste consacrés à la question de la combinaison des prestations relatives aux infections sexuellement transmissibles (IST) et au planning familial:

Dans «Intégration de la prévention et de la gestion des IST au planning familial et aux soins d'hygiène de la grossesse en Afrique subsaharienne--Que faut-il savoir de plus? », Ian Askew, du Population Council à Nairobi, et Ndugga Baker Maggwa, de Family Health International à Nairobi, examinent la recherche existante et y trouvent peu d'arguments d'efficacité au soutien des efforts simultanés de réponse aux besoins de planning familial des femmes et de lutte contre les IST et le VIH dans la population au sens plus large. L'une des principales raisons en est, selon eux, que le diagnostic et le traitement des IST chez les femmes sur la base des écoulements vaginaux--stratégie de gestion des IST le plus souvent adoptée dans les services intégrés--omettent d'une part les infections asymptomatiques, et produisent d'autre part des faux positifs à l'origine de traitements inutiles.

«Quand est-il utile de considérer l'intégration des services IST et VIH à ceux du planning familial? », par Karen G. Fleishman Foreit et coll. de Futures Group International, jette les bases d'une évaluation de la praticabilité de l'ajout de prestations IST aux cadres de services de contraception existants. Les auteurs analysent le débat sur les implications de l'intégration, les services à intégrer et l'utilité même de l'intégration.

Dans leur point de vue «L'intégration, mauvaise réponse pour l'Afrique?», John C. Caldwell et Pat Caldwell, de l'Australian National University, cherchent à démontrer que les programmes de planning familial et de lutte contre le SIDA seront plus efficaces s'ils continuent chacun à servir leur propre clientèle. Celle des cliniques de planning familial se compose principalement de femmes mariées désireuses d'espacer leurs grossesses. Les programmes VIH/IST servent par contre principalement une clientèle masculine et adolescente sexuellement active, vraisemblablement peu susceptible, comme le soulignent les auteurs, de s'adresser aux services des cliniques de planning familial.